Mexique 1989 – “Du Rapido à la raie grillée, une traversée haute en couleurs”

En août 1989, j’ai embarqué avec un groupe d’enfants, d’adolescents et quelques adultes vers une aventure pleine de vie et d’imprévus : une grande traversée du Mexique du nord au sud.

C’était un voyage où chaque journée était un chapitre inattendu, rythmé par le bruit des klaxons de Mexico, les cris des vendeurs ambulants, les éclats de rire autour d’un ballon de foot… et les surprises d’un certain train nommé “Rapido”.

🚦 Mexico City : klaxons, chaos et débrouille

À peine arrivés dans la capitale bouillonnante, nous avons été happés par un trafic urbain intense, presque vivant, qui semblait se jouer de toute logique. Chaque déplacement était une épopée. Il nous fallait parfois plus d’une heure pour faire trois kilomètres.

Un jour, bloqués dans un embouteillage monstre, nous avons improvisé une sorte de pique-nique sur le trottoir, pendant qu’un groupe de musiciens jouait non loin. Les enfants ont fini par danser en plein carrefour. Ce jour-là, le chaos est devenu fête, et la patience, notre meilleure alliée.

⚽ Rencontres spontanées et parties de foot improvisées

Tout au long du périple, les enfants mexicains venaient vers nous avec curiosité. À peine un ballon sorti du sac que le terrain se formait, qu’il soit en terre battue, dans une ruelle ou au bord d’une gare.

Je me souviens d’un match improvisé à San Luis Potosí, où nos jeunes ont joué pieds nus avec des enfants du quartier — rires, glissades, et échanges sans un mot d’espagnol… mais avec une parfaite entente sur les règles du jeu.

🚂 Le Rapido : lent, bruyant… et inoubliable

Pour relier le nord au sud, nous avons pris un train légendaire dans la région : le Rapido. Un nom presque ironique, puisque ce dernier est parti avec quatre heures de retard, dans une chaleur étouffante.

Mais ce train fut un véritable voyage dans le voyage : fenêtres ouvertes, vendeurs ambulants à chaque arrêt, poules dans les compartiments, guitare improvisée, et discussions jusqu’au bout de la nuit.

C’était lent, inconfortable… et absolument vivant.

Un adolescent du groupe a dit :

“On dirait qu’on traverse un vieux film.”

Il avait raison.

🐟 Les Îles Mujeres : fin de voyage sur une note salée

Nous avons terminé ce périple sur les Îles Mujeres, petit coin de paradis au large de Cancún. Là, changement de rythme : pêche artisanale, baignades translucides, et cuisine locale partagée avec les pêcheurs.

Un matin, nous sommes partis en mer et avons eu la chance de pêcher une raie. Les enfants, fascinés, ont participé à la préparation avec les habitants.

Le soir-même, autour d’un feu sur la plage, nous avons dégusté ensemble notre propre pêche. Une leçon de simplicité, de respect, et de partage.

🎒 Ce que m’a appris ce voyage

Le Mexique, en 1989, m’a enseigné l’art de l’improvisation joyeuse.

Avec ce groupe de jeunes, chaque imprévu était transformé en aventure. Chaque obstacle, en jeu collectif.

C’était un pays vibrant, fort en caractère, mais infiniment généreux.

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