Japon & Hong Kong – 1995

« Le rêve d’une mère, le regard d’un fils »

Du 26 octobre au 5 novembre 1995, j’ai eu le privilège de vivre un voyage unique, qui portait en lui le rêve de ma mère.

Depuis toujours, elle rêvait d’Asie, de lanternes, de temples, de montagnes sacrées et de jardins silencieux.

Ce fut son voyage, notre voyage, et une aventure d’une rare intensité intérieure.

🌇 Première escale – Hong Kong, la verticale

Nous avons commencé par trois jours à Hong Kong, ce carrefour fascinant entre Orient et Occident, verticalité et frénésie.

Les rues y bourdonnaient, les néons éclairaient la nuit comme en plein jour, et chaque ruelle offrait un contraste : marché populaire et enseigne de luxe, échoppe de nouilles et tours de verre.

Ma mère, les yeux écarquillés, prenait des photos de tout.

Tout était nouveau, rapide, vivant — et malgré le choc culturel, il y avait une forme de jubilation silencieuse dans sa manière de tout observer.

🗾 Tokyo – La mégapole en poésie

Après ce prélude électrisant, nous avons pris l’avion pour le Japon, et atterri à Tokyo.

Là, tout semblait à la fois immense et délicat, moderne et ancré dans la tradition.

Des gratte-ciels surgissaient à côté de petits sanctuaires shinto, des métros silencieux côtoyaient des parcs millénaires.

Ma mère, qui aimait la discipline, la précision, la beauté des gestes simples, s’est immédiatement sentie en accord avec cette culture.

🏯 Kyoto – L’âme ancienne du Japon

Nous avons ensuite rejoint Kyoto, l’ancienne capitale impériale, en empruntant le Shinkansen, le fameux train à grande vitesse japonais.

À mi-chemin, un Japonais assis en face de nous s’est levé, puis s’est tourné vers nous avec un grand sourire :

« Fujisan ! »

Il désignait le mont Fuji, qui venait d’apparaître, majestueux, au loin.

Ce fut un moment suspendu. Le symbole sacré du Japon, comme un clin d’œil au rêve de ma mère, se tenait là, pur et immobile, dans la lumière.

À Kyoto, nous avons visité des temples en bois noir, des jardins de pierres, des sanctuaires silencieux…

Tout respirait l’ordre, la paix, l’art du détail. Ma mère murmurait souvent :

« J’aurais pu vivre ici. »

🌸 Ce que ce voyage m’a transmis

Ce voyage a été une offrande, une transmission inversée : celle d’un enfant vers sa mère, qui avait tant donné et tant rêvé.

Mais ce fut aussi, pour moi, un éveil à une autre façon d’habiter le monde : plus douce, plus respectueuse, plus attentive.

Le Japon nous a appris le silence qui parle, la nature vénérée, le temps qui ne se presse pas, la beauté dans l’éphémère.

Et le Fujiyama, comme un symbole, continue de veiller sur ce souvenir précieux.

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