Californie & Ouest Américain – 1982







« De la rampe à la roche rouge »
En 1982, je pose le pied pour la première fois sur le sol américain. À mes côtés, un groupe d’adolescents plein d’énergie, de rêves et de planches de skateboard sous le bras. Direction : la Californie, puis les grands espaces mythiques de l’Ouest.
Ce voyage fut une traversée du contraste : entre l’asphalte brûlant de Los Angeles et les plaines sacrées de Monument Valley, entre le béton des skateparks et la poussière rouge des terres navajos.
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🏄♂ Los Angeles – Les seigneurs de la glisse
Tout a commencé à Venice Beach, cette plage mythique de L.A. où les skateurs dansent plus qu’ils ne roulent.
Mes jeunes compagnons étaient fascinés, et il faut dire qu’à l’époque, le skateboard était bien plus qu’un sport : c’était une culture, un langage, une attitude.
Nous avons eu la chance de croiser des figures locales, quelques champions de l’époque, qui ont pris le temps d’échanger, de montrer des tricks, de partager leur passion dans une ambiance libre, solaire, californienne.
Les garçons rentraient le soir les yeux brillants, brûlés par le soleil mais gonflés d’inspiration.
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🌉 San Francisco – Le vent de la côte
Cap vers le nord ensuite, en longeant la côte jusqu’à San Francisco.
Là, c’est un autre souffle qui nous a portés. Plus brumeux, plus intellectuel, presque bohème. Nous avons flâné dans les rues en pente, goûté au cable car, visité le Golden Gate sous une lumière dorée, et ressenti la puissance du Pacifique.
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🏜 Monument Valley – Cavaliers du silence
Mais le vrai tournant du voyage a eu lieu bien plus à l’Est. Monument Valley, territoire sacré des Indiens Navajos, est apparu comme une autre planète.
Les gratte-ciels y sont remplacés par des monolithes millénaires, et le silence pèse plus lourd que le bitume de Los Angeles.
Nous avons été accueillis par une famille navajo, qui nous a fait découvrir leur quotidien, leur culture, leur lien au cheval et à la terre.
Un jour, au petit matin, nous sommes partis à cheval dans les canyons rouges, guidés par un cavalier au regard ancien. Les garçons, habituellement sur roulettes, ont appris à écouter les sabots, à avancer au rythme lent du souffle animal, à regarder autrement.
Le soir venu, autour d’un feu, ils nous ont parlé de leurs ancêtres, des étoiles, du respect de la nature.
Un silence immense s’est installé. Celui qu’on ne connaît pas à 16 ans, mais qu’on n’oublie jamais après.
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🌠 Ce que m’a laissé l’Ouest américain
Ce voyage m’a appris que la jeunesse a besoin de deux choses : vibrer et se relier.
Vibrer avec sa passion – ici le skate – et se relier à quelque chose de plus grand – la nature, les peuples premiers, les récits.
Des rampes californiennes aux chevaux navajos, ces adolescents ont traversé bien plus qu’un continent.
Et moi aussi.